L'antoinisme est un nouveau mouvement
religieux guérisseur et d'inspiration chrétienne fondé en 1910
par le Wallon Louis-Joseph Antoine (1846-1912)
à Jemeppe-sur-Meuse, Seraing. Avec un total de 64 temples, plus
de quarante salles de lecture à travers le monde et des milliers de membres, il
reste la seule religion née en Belgique dont la renommée et le succès ont
dépassé les frontières du pays. Principalement actif en France,
le mouvement
religieux se caractérise par une structure décentralisée, des rites simples,
une discrétion et une tolérance vis-à-vis des autres croyances, autant
d'éléments qui ont amené le sociologue Régis Dericquebourg à estimer que, tant
dans sa forme que dans son style, l'antoinisme apparaît « très
original ».
Élevé dans la foi catholique, Antoine, le fondateur, travailla
comme mineur dans sa jeunesse, puis comme métallurgiste. Profondément
impressionné par les écrits d'Allan Kardec, il organise un
groupe spirite dans les années 1890. En 1893, la mort de son fils
marque sa rupture avec le catholicisme.
En 1896, il explique ses opinions
spirites dans un ouvrage, puis découvre les dons de guérison et
rassemble alors de nombreux disciples. En 1906, il rompt avec le spiritisme et
lance une religion, puis publie trois livres expliquant sa doctrine et dédicace le
premier temple antoiniste. Après sa mort en 1912, sa femme Catherine établit un
culte centralisé autour de la personne de son mari et de nouvelles règles au
niveau de l'organisation. Lorsque Catherine meurt à son tour, en 1940, quelques
différences apparaissent entre les temples français et belges.
Les croyances antoinistes combinent des éléments
de catholicisme, de réincarnation, et de guérison. Dans la
théologie antoiniste, l'homme doit atteindre la conscience en se débarrassant
de l'illusion de la matière produite par son intelligence. Le but de la vie est
de se libérer du cycle des réincarnations grâce à une progression morale aidée
par des « fluides ». La liberté de conscience étant
considérée comme essentielle dans la croyance antoiniste, cette religion ne
pratique pas de prosélytisme et n'est pas exclusive.
Elle ne porte
pas de jugement sur les questions sociales et, bien que centrée sur la
guérison, n'interfère pas avec le domaine médical et ne décourage pas le
recours à la médecine traditionnelle.
Simples et brefs, les services religieux sont pratiqués dans
les temples et se composent de deux formes de culte : « L'Opération
générale » et « La Lecture ». Les membres qui pratiquent ces
services portent un costume noir et ne reçoivent aucun salaire.
Les temples
sont aussi les lieux des consultations d'un guérisseur par les personnes qui
désirent obtenir une requête, souvent liée à des questions de santé. Les
célébrations incluent les fêtes chrétiennes et trois autres jours
spéciaux dédiés respectivement à Antoine, à Catherine et à la consécration du
premier temple. Reconnue fondation d'utilité publique en Belgique
et association cultuelle en France, la religion est dirigée par un
collège composé des membres appelés « desservants » et est financée
par des dons anonymes.
En France, la classification comme secte de
l'antoinisme dans le rapport parlementaire de 1995 fut critiquée par les
sociologues qui ont étudié le groupe religieux, et plusieurs acteurs de la
lutte contre les sectes ont déclaré ne pas avoir relevé de dérives sectaires.
Le culte Antoiniste fait une large place à la prière et il
est assumé exclusivement par des bénévoles nommés les desservants
qui sont vêtus d’un costume noir. L'assiduité aux réunions du groupe n'est pas
exigée et le fidèle peut simultanément fréquenter un autre culte.
En plus des
fêtes traditionnelles propres au christianisme, les Antoinistes célèbrent deux
fêtes en l'honneur du couple fondateur, la fête du Père le 25 juin, celle de la
Mère le 3 novembre, auxquelles s'ajoutent celle de la consécration du temple de
Jemeppe et la sanctification du culte le 15 août. Le but de ce mouvement est
d'aider par la prière les personnes souffrantes, sans objectif de conversion.
Les antoinistes évitent d’avoir recours à la médecine et ils se soignent par
les plantes et les tisanes. Ils croient aussi à la réincarnation de l’âme chez
un autre humain, appelée transmigration de l'esprit. Un aspect bizarre de ce
culte est le cérémonial précédant l’enterrement. Le cercueil est posé sur deux
chaises sur le trottoir de la maison du défunt, tandis que le desservant lit
des extraits des livres du Père Antoine. Les passants regardent ce spectacle
avec un certain ahurissement.
Le Père Antoine fondateur:
Le culte fut fondé en 1910, par le père Antoine à la
date du 15 août.
Le Père Antoine est né le 7 juin
1846 dans la Province de Liège, à Flémalle Haute. Il fut baptisé à Mons
(Liège) le lendemain. Cadet de huit enfants, il appartenait à un famille
pauvre; aussi dès sa première communion, il descend, pendant deux ans, dans la
mine comme mineur de fond, il rechercha un travail moins lourd et se rendit en
Allemagne et en Pologne pour travailler dans la métallurgie. De retour en
Belgique (1873) il épouse Jeanne-Catherine Collon qui deviendra Mère
Antoine.
En premier lieu catholique, il s’intéressa au spiritisme et à sa
morale. En 1884, il appartient au mouvement spirite de Belgique (" les
vignerons du seigneurs") qu'il quittera par la suite; il soulage les
malades; poursuivi pour exercice illégal de la médecine, il sera acquitté en
1901.
Sa philosophie repose sur la guérison
sans médecin; c'est la prière et l'imposition des mains qui seules soulagent,
par le fluide qu'il répand sur la foule et ses fidèles/ Le
thaumaturge se " désincarne le 25 juin 1912.
Il avait désigné pour le remplacer comme
chef, son épouse qui devant la Mère Antoine; elle lui survécut de nombreuses
années; elle se désincarnera à nonante ans le 4 novembre 1940.
Bien que la philosophie du Père Antoine
soit assez compliquée, on peu dire qu'elle repose sur certaines théories de Hégel
et est empreinte de théosophie, aboutissant à un panthéisme composite; il
expose sa doctrine dans "la révélation" et surtout dans l'énoncé des
dix principes qui sont en somme, le décalogue de ses croyants, sa prose
relevée.On retiendra surtout que la maladie est l'imagination du mal; elle est
donc à chasser.
L'Antoiniste a aussi ses rites; dans
l'unique salle du temple, sans décoration, une tribune fait face à la foule; un
adepte prépare le public à la venue du père qui impose ses mains; c'est l'essentiel
de la cérémonie; le Père s'en va; un adepte lit alors les dix principes ; cela
a duré un quart d'heure.
Les fêtes religieuses sont celles de la
chrétienté, hormis la désincarnation du Père qui est en principe le 25
juin.
L'enterrement a ses rites : un drap
vert et la lecture des dix principes.
L'emblème est un arbre au tronc trapu
et à la ramure à branches avec le texte "culte antoiniste et: l'écusson
est libellé "arbre de la science de vue (sic) du mal, et l'on précise
qu'il s'agit bien de "vue" et non de "vie", comme dans la
bible.
Le costume date de 1906-10; une lévite
noire et comme chapeau une demi "buse"; les femmes, en noir, portent
un voile et un bonnet.
Le ministre du culte est l'instrument
du Père; il a la direction morale et religieuse du mouvement. Enfin, comme dans toute religion, il y
eut une dissidence qui se situe au temple d' Angleur inauguré en 1943. Le
temple de Jemeppe, qui est la Rome ou la Mecque de l' antoinisme, fut inauguré
en 1910; le culte antoiniste est spécifique aux régions "wallonnes"
mais il a essaimé en France où il compte une vingtaine de temples aux quatre
coins du pays.
A ce jour les antoinistes sont aussi présents en
Suisse, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Italie, au Brésil, aux Etats-Unis, au
Grand-Duché du Luxembourg et à Monaco. la campagne de Bronde (Stembert) un
temple fut inauguré en 1911.
Pourquoi une telle « église »
a-t-elle été fondée à Stembert et encore plus dans un endroit aussi reculé et
retiré du centre stembertois ? Cet ancien lieu de culte a une
histoire : un habitant du Bronde s’était promis de construire une chapelle
si Antoine, le fondateur de l’Antoinisme, guérissait sa femme qui souffrait
d’un mal qui laissait perplexe les disciples d’Esculape. La brave femme se
rétablit, recouvra une excellente santé et notre homme exécuta son vœu en
construisant la petite chapelle du Bronde qui fut inaugurée en 1911. C’est
ainsi que fut bâtie la petite chapelle Antoiniste en cet endroit..
Sous le titre "
l'Antoinisme" Pierre debouxhtay a étudié ce culte, sur le plan historique
( Liège 1945).
Le temple rue Bronde
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