samedi 16 avril 2016

Jean-Simon Renier

         Parc Fabiola                     



.      Le monument se trouve dans le parc Fabiola, rue Xhavée. Il a été élevé à la mémoire de J-S Renier par ses concitoyens reconnaissants. J-S Renier, fondateur du Musée communal était aussi "archéologue".
Le mémorial a été érigé au square du Théâtre, en 1930, à l'occasion du centenaire de l'Indépendance belge

                               Jean-Simon Renier, c’est qui ?

.    La réponse n’est pas évidente même s’il est, à Verviers, une rue Renier et un monument qui porte son nom.

       



Arrêtons-nous un bref instant devant le monument Renier dressé dans le parc Fabiola, en face du Grand-Théâtre de Verviers. Il s’agit d’un buste en bronze inauguré en 1930 pour le centenaire de l’indépendance de la Belgique. On peut lire J.S. Renier 1818-1907. Peintre. Historiographe. Fondateur du musée communal.
Il y a donc cent ans mourait (le 15 février, au sanatorium Sainte-Elizabeth de Heusy où il avait été hospitalisé pour une pneumonie avancée) un des bienfaiteurs de Verviers qui eut la Une des gazettes régionales il y a une quarantaine d’années.


.    Georges Gilon, l’ancien chef du protocole de la Ville, se souvient de ce fait divers amusant qui marqua les esprits peu de temps après l’ouverture au public du parc Fabiola agrandi. « Nous étions déjà installés à la maison du tourisme de la rue Xhavée, raconte Georges Gilon. Un beau matin, je crois que c’était en septembre, un employé de l’office constate que le buste de Renier a quitté son socle. On prévient immédiatement la police et des fouilles s’organisent. On inspecte tous les recoins du parc avec une visite approfondie du block encore usité à l’époque, c'est-à-dire au début des années 70, par la SNCB. Même les deux tunnels sont passés au peigne fin mais on ne découvre aucune trace du buste dressé à la mémoire du fondateur de notre musée communal ».
L’opinion publique s’émeut. Dans les journaux, la disparition du bronze est largement commentée. Les journalistes enquêtent sur le terrain, dressent un portrait flatteur du savant verviétois qui, du jour au lendemain, devient le personnage dont on parle. Il y a même des encarts rédactionnels du genre Avis de recherche annonçant des jeux de pistes des mouvements de jeunesse lancés sur les traces d’un mystérieux voleur. "A ma connaissance, le doute a perduré pendant cinq à six jours, ajoute l’ancien responsable du tourisme au pays de la laine. Et puis, inopinément, on a vu le buste de Renier replacé sur son socle sans aucun message d’accompagnement. Aujourd’hui, on ne sait toujours pas qui a volé Renier. Un pari, disent certains. Une bonne blague d’étudiants, pour les autres. Une chose est sûre : la disparition momentanée du bronze a donné du volume au personnage Renier et, par ricochet, au musée des Beaux Arts aménagé dans la rue qui porte son nom ".

             
 .   Jean-Simon Renier  refait parler de lui en 1984 lors du centième anniversaire de l’inauguration du musée de Verviers. Il y a une grande exposition des œuvres du fondateur et un vibrant hommage rendu à ce célibataire endurci qui parvient à entrer, à l’âge de 20 ans, à l’Académie des Beaux-arts de Liège dirigée alors par le Verviétois Barthélemy Vieillevoye.
 .   Ce fils d’une mercière et d’un porteur de petits colis a la chance de se former à Paris grâce à une bourse offerte par la Province de Liège avant de passer cinq longues années à Rome via l’octroi de la bourse d’Archis le domiciliant au n° 17 de la Via Marçutta.
 .   Mais Jean-Simon n’est pas que peintre. Professeur de dessin, il s’adonne aussi à l’archéologie et à l’histoire locale. Il préside d’ailleurs la Société verviétois d’archéologie et d’histoire fondée en 1897. Son œuvre capitale reste, bien sûr, la création d’un musée à Verviers. Son rêve se réalise en 1884, il vient d’avoir 66 ans, quand la Commission des Hospices achète le couvent des Sœurs franciscaines à Andrimont et y transfère les pensionnaires hébergés dans le bâtiment du pont d’al Cute, l’hospice des vîlès djins gratifié à l’époque d’Hôpital nouveau.
 .   Renier, le premier conservateur, est aussi le fournisseur principal du musée. Il le reste vingt ans. Et quand il disparaît, le 15 février 1907, une foule considérable l’accompagne vers sa dernière demeure au cimetière de Verviers, des bourgeois, des notables mais aussi des ouvriers et des pauvres qui pleurent un homme d’une inaltérable bonté et d’une exquise politesse, la figure la plus populaire de Verviers il y a un siècle.                                                                                                 

                          Le marbre blanc de Vivroux

.   C’est en présence du conservateur bénévole, un Jean-Simon Renier épanoui, qu’eut lieu le 10 août 1884 l’inauguration du musée communal de Verviers aménagé, sans grands frais, dans l’ancien hôpital des vieux du pont d’Al Cute.
.   D’après les chroniqueurs de l’époque, la cérémonie est grandiose. Les grands de Verviers sont tous présents pour exprimer leurs sentiments d’admiration et de reconnaissance au généreux donateur qui livre tous ses trésors à la Ville.

                 
Le bourgmestre Ortmans-Hauzeur prend possession des collections et remercie l’archéologue peintre et historien. L’apothéose de ce dimanche festif vient de l’intervention d’Ernest Gilon, le président du comité organisateur, qui au fondateur adresse un discours enflammé et lui offre son buste en marbre blanc, une œuvre de belle envolée due au talent du statuaire verviétois Clément Vivroux.
Ce buste est visible au centre du hall d’entrée du musée des Beaux-arts et de la Céramique, rue Renier. Il est le modèle qui a servi au bronze du parc Fabiola inauguré, lui, en 1930.














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