rue de Jehanster
Marie, en grec Μαρια, Maria, en araméen Maryam, en hébreu Myriam , en arabe Meryemم, fille juive de Judée, est la mère de Jésus de Nazareth. Les Églises catholique et orthodoxe accordent une place spéciale à Marie, qu'elles appellent Marie de Nazareth, Sainte Vierge, Notre Dame (plus souvent chez les catholiques) ou Mère de Dieu (plus souvent chez les orthodoxes), et qui est l'objet d'une dévotion particulière.
De nombreuses interprétations sur l'étymologie de ce nom ont été données, mais à ce jour aucune ne s'est imposée. La racine Egyptiennem.r.y (= aimer) semble pourtant crédible. Une autre très courante également est : « noble, élevée ». En revanche, il convient de tenir pour purement poétique l'explication par l'hébreumar yam (« goutte de la mer »), latinisé en stilla maris, lui-même devenu Stella maris (« Étoile de la mer »).
La racine arabe contenue dans Maryam a pour sens: "se livrer exclusivement à qqch, par surcroit". Ou encore la racine arabe qui a pour sens: "désirer ardemment, inspirer, aspirer fortement, agir avec gravité". Le préfixé peut indiquer le lieu (du désir). Source: une approche du Coran par la Grammaire et le Lexique de Maurice Gloton, page 688. Marie dans le Nouveau Testament
Marie dans le Nouveau
Testament
Nazareth
Les Évangiles de Matthieu et Luc rapportent
l’Annonciation, c’est-à-dire l’annonce par l’ange Gabriel à Marie puis
à Joseph à qui elle était fiancée, de la conception
virginale de Jésus, le récit de Luc donnant plus de place à Marie,
alors que c’est l’inverse dans celui de Matthieu.
L'évangéliste Jean, s'il cite plusieurs fois la mère
de Jésus, ne la cite jamais par son nom mais seulement par "la mère"
.
Les textes évoquent ensuite la Présentation au
Temple pour accomplir le rite de rachat du
premier-né. Syméon prophétise qu'elle connaîtra la douleur . Plus
tard se produit l’épisode de la disparition de Jésus à l’âge de douze
ans , lors de la montée annuelle au Temple de Jérusalem : alors que
ses parents repartaient pour Nazareth, l'enfant était resté dans
le Temple pour discuter avec les docteurs de la loi.
Marie apparaît à nouveau quand Jésus assiste
aux Noces de Cana , puis une fois où elle était à sa recherche alors
qu’il enseignait , enfin au moment de la crucifixion. Son fils la confie
avant de mourir à son disciple préféré.
« Jésus, voyant sa mère, et auprès d’elle le
disciple qu’il aimait, dit à sa mère : Femme, voilà ton fils. Puis il dit
au disciple : Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez
lui. »
Elle se trouve parmi les disciples lors de
la Pentecôte .
Les traditions postérieures au Nouveau
Testament concernent la suite de sa vie ainsi que sa mort à Éphèse.
Marie
est l'objet de diverses traditions apocryphes. C'est de ces écrits que
viennent la plupart des éléments des traditions sur Marie.
On y trouve
notamment le nom de ses parents, Anneet Joachim, le récit de la
nativité de Marie, de son adolescence, ceux de sa vie à Éphèse, de
sa Dormition et de son Assomption. Bien qu'elles soient issues
de textes qui ne font pas partie du canon biblique, ces traditions ont
continuellement bénéficié d'autres formes de reconnaissances chez les
catholiques comme chez les orthodoxes. Outre que certaines fêtes liturgiques
des calendriers catholique et orthodoxe se rapportent directement à ces récits,
les églises sont pleines de fresques et de peintures représentant des épisodes
de la vie de Marie tirés des apocryphes, notamment du Protévangile de
Jacques, de La nativité de Marie et de La
Dormition de Marie.
Si dans leur ensemble les écrits apocryphes ont été
rédigés plus tardivement que ceux retenus pour former le Nouveau Testament, il
semble que ce n'est pas le cas de la totalité des éléments qui se rapportent à
Marie dans les apocryphes. Selon Enrico Norelli, « Certains
apocryphes contiennent des traditions plus anciennes que la composition des
récits de naissance de Jésus chez Matthieu et Luc. ». Norelli estime que,
si l'étude de ces traditions anciennes ne fournit aucune indication d'ordre
historique, ni sur la naissance de Jésus, ni sur la vie de Marie, elle
renseigne sur la place de Marie dans le christianisme ancien et permet de comprendre
pourquoi les traditions sur Marie n'ont pas été intégrées dans les écrits
canoniques, alors même que Marie continuait d'occuper une place importante dans
les prédication et la tradition chrétienne.
Les
Églises catholique et orthodoxe accordent une place
spéciale à la Vierge Marie, qui est l'objet d'un culte particulier, le culte
d'hyperdulie qui est le culte rendu à la Vierge Marie, supérieur au simple
culte rendu aux saints et aux anges (dulie). Ce terme est à distinguer de celui
d'adoration (ou latrie) qui ne convient que pour Dieu.
Une grande partie de la spiritualité mariale (l'adjectif
n'est utilisé que par les catholiques) a été développée postérieurement à
l'époque de la rédaction des Évangiles, mais elle se fonde sur le texte
de Luc I,26 et suivants qui
rapporte l'Annonciation, la Visitation et le Magnificat.
Marie représentée dans la Chapelle
Notre-Dame-de-la-Motte situé au sommet de la colline de la Motte à Vesoul
« Car voici, désormais toutes les générations me
diront bienheureuse, parce que le Tout Puissant a fait pour moi de grandes
choses »
Le concile d'Éphèse et les suivants
reconnaissent Marie comme Théotokos, celle qui, en la personne
de Jésus, a mis Dieu au monde, la « Mère de Dieu ».
La virginité perpétuelle de Marie fait partie
du dogme catholique et orthodoxe.
L'immaculée conception de Marie est un point de foi
dont la dévotion est apparue surtout aux xe et xie siècles,
et qui a ensuite été mis en avant par les franciscains, surtout après
le xiiie siècle.
Son dogme a été finalement précisé par l'Église catholique le 8 décembre 1854 par Pie
IX dans sabulle Ineffabilis Deus. Ce dogme signifie que Marie,
mère de Jésus-Christ, fut conçue exempte du péché originel, autrement dit
que ses parents, Joachim et Anne, l'auraient conçue sans transmission du péché
originel. Ce dogme n'est pas accepté par l'Église Orthodoxe pour qui Marie est
"fille de la race d'Adam" et a été enfantée dans le péché originel
comme tout homme et femme.
Seulement, par sa pureté intérieure et son « Fiat »
à l'ange Gabriel, elle a eu le privilège de permettre au Verbe de Dieu de
s'incarner en elle.
Pour les orthodoxes, c'est la conception du Christ en
Marie par l'Esprit Saint qui est immaculée, et si Marie est effectivement
« immaculée », elle l'est par son adhésion à la volonté de Dieu, par
sa pureté intérieure et par le fait qu'elle ne se soit jamais située en dehors
de la volonté de Dieu, qu'elle n'ait jamais péché.
Marie est néanmoins, comme chez les catholiques, le
modèle de l'humanité à suivre et, à travers Jésus qui avant sa mort l'a confiée
à son disciple, la mère de tous : alors que le péché originel a pour
conséquence la mort et la tendance au péché, Marie resta toute sa vie pour les
orthodoxes, comme chez les catholiques, sans jamais pécher, de sa naissance à
son endormissement dans la mort.
Les orthodoxes parlent
de dormition et non de mort, pour la Mère de Dieu tandis que les
catholiques évoquent son Assomption.
L'Assomption est un dogme catholique selon
lequel, au terme de sa vie terrestre, Marie a été « enlevée corps
et âme » au ciel. Le 1 er novembre 1950,
ce point de foi ancien est défini sous forme de dogme par la constitution
apostolique Munificentissimus Deus du pape Pie XII. Les
catholiques fêtent l'Assomption le 15 août. La fête de la Dormition du 15 août
célèbre, comme chez les catholiques, la mort, l’ensevelissement de la Mère de
Dieu puis sa résurrection et son ascension.
Les orthodoxes emploient le terme
de Dormition depuis le ve siècle. Ce terme
reflète la croyance selon laquelle la Vierge est morte sans souffrir, dans un
état de paix spirituelle. Les orthodoxes critiquent le nom d'Assomption qui
entretient l'ambiguïté en laissant croire que la Vierge a été enlevée au ciel
de son vivant.
D'une manière générale, pour les orthodoxes, la
vénération à Marie s'inscrit donc dans un mystère ineffable, tout comme
l'incarnation, à qui il se trouve lié. C'est sans doute ce qui distingue
l'attitude orthodoxe d'une approche plus rationnelle de l'Occident qui a
ressenti le besoin de formuler des dogmes plus précis.
Le mystère de Marie est
évidemment inséparable pour les catholiques, comme les orthodoxes et les
protestants, de celui de l'incarnation.
Marie est priée par
les chrétiens catholiques et orthodoxes, qui invoquent son
intercession et qui la célèbrent en particulier le 1er janvier (Sainte
Marie Mère de Dieu - seulement les catholiques), le 15
août (Dormition et Assomption), le 25
mars (Annonciation), le 8 septembre (Nativité de la Vierge
Marie) et le 8 décembre (Immaculée Conception de la Vierge Marie
- seulement les catholiques).
Marie dans les ordres religieux
La Vierge du Carmel et les Saints du Carmel de
Pietro Novelli, 1641 (Musée diocésain, Palerme)
Lors
de la création de l'Ordre du Carmel au xiie siècle,
les premiers ermites sur le Mont Carmel, construisent une chapelle dédiée
à la Vierge Marie et s'établissent sous son patronage. La spiritualité
carmélitaine se construit autour de l'imitation de la foi de Marie. Les
premiers ermites se font appeler les frères de la Vierge. Lors de
leur retour en Europe, fuyant les persécutions, les carmes intercèdent auprès
de Marie pour la préservation de leur ordre (la papauté voulant réorganiser les
ordres mendiants en supprime un grand nombre, rattachant leurs membres à des
ordres officiels).
L'Ordre du Carmel, qui devait disparaître,
est finalement maintenu. Le Pape Urbain VI, en 1379, confirme le
titre, pour le Carmel, d'Ordre de la Bienheureuse Marie, Mère de Dieu,
Notre-Dame du Mont Carmel.
Au xiiie siècle le scapulaire reçu
par Simon Stock s'impose rapidement à toute la communauté et devient
une partie intégrante de l'habit du Carme. Il est appelé l’habit de la
Vierge et signifie la consécration du Carme à Marie, mais aussi sa
protection (le carme cherchant refuge sous le manteau de Marie).
La
fête de Notre Dame du Mont-Carmel (fixée le 16 juillet) devient,
dès le xive siècle la fête centrale de l'ordre.
Durant cette fête, l'Ordre célèbre en Marie la Reine et la Beauté du
Carmel. Par la suite, Thérèse d' Avila au xvie siècle,
dans sa réforme du Carmel, renforce la dévotion mariale. Thérèse de
Lisieux au xixe siècle renouvelle la
spiritualité mariale dans l’Église.
Les Foyers de Charité
Les Foyers de Charité, fondés
en 1936 par Marthe Robin et le père Georges Finet sont des
communautés de laïcs, hommes et femmes, mettant en commun leurs biens, leurs
compétences. Avec un prêtre, le père du Foyer, ils se consacrent à l'annonce de
l'évangile. Leur mission principale est l'animation de retraites spirituelles
sur 5 jours et se déroulant dans le silence. Marie Médiatrice tient
une place centrale dans la spiritualité des Foyers de Charité.
Protestantisme
Luther a insisté sur l'humilité de Marie et son
accueil de la grâce. Calvin a affirmé qu'elle avait besoin du pardon,
et refusé, à la différence de Luther, de célébrer les fêtes mariales. Il resta
prudent sur le terme « Mère de Dieu », qui avait cependant l'intérêt
de rappeler à la fois l'humanité et la divinité de Christ.
Le protestantisme est resté longtemps muet à
propos de Marie. C'est à partir du dogme de l'Immaculée
Conception en 1854 puis de celui de
l'Assomption en 1950 que se creuse à nouveau l'écart avec le
catholicisme. Le protestantisme dénonce le culte rendu aux saints et
en particulier le culte marial.
Pour la plupart des protestants, Marie était vierge avant
la naissance de Jésus, mais a eu d'autres enfants, les frères et sœurs de Jésus
cités dans les Évangiles en Marc VI,3.
À la même époque, Pierre l' Arétin compare Marie
à Léda.
Iconographie
Représentation du couronnement de Marie
La Vierge à l'Enfant est un des thèmes les plus
fréquemment représentés dans la peinture chrétienne, aussi bien dans
les icônes orientales que dans les œuvres occidentales. Il est
relativement rare que Marie soit représentée seule, jusqu'à une époque récente.
Sur les icônes, les trois étoiles figurant sur le front et les épaules de Marie
indiquent sa virginité perpétuelle (avant, pendant et après l'enfantement).
L'Annonciation est également un sujet prisé des
artistes. On y voit Marie, surprise dans sa prière, par la visite de
l'archange Gabriel plein de déférence. Au-dessus se trouve
la colombe du Saint-Esprit.
La pietà est la représentation de Marie
portant Jésus détaché de la Croix et le pleurant. La plus célèbre
des pietà est celle de Michel-Ange, vénérée dans
la basilique Saint-Pierre de Rome.
L'Assomption de Marie et le Couronnement céleste de
Marie par le Christ sont fréquemment représentés dans les églises.
Une autre image fréquente est celle de la Femme de l'Apocalypse, couronnée de
douze étoiles, debout sur la lune écrasant le serpent. Le symbole marial des
douze étoiles sur fond bleu, couleur du ciel, serait à l'origine
du drapeau européen, suggéré par Paul M.G. Lévy, dessiné par le
catholique Arsène Heitz et adopté le 8 décembre 1955, jour de la
fête de l'Immaculée Conception. Il n'y a sur ce point aucune formulation
explicite, mais on dispose d'un témoignage de Paul M.G. Lévy sur sa décision.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire